Julien Lelièvre
C’est en vagabondant dans les friches, ZAC et autres territoires livrés au hasard que Julien Lelièvre, un appareil photo à la main, fait connaissance avec l’espace, la couleur, le trait, la matière, bref, le quotidien du graphiste. En lui donnant définitivement le goût de l’image et des endroits désertés par l’homme, cette activité le conduit dans l’ébullition de la ville lorsqu’il intègre l’École Duperré puis l’École Olivier de Serres. Là, il étudie d’autres outils, d’autres vocabulaires, l’importance du message. Et découvre l’extraordinaire richesse qu’offre chaque sujet si tant est qu’on l’aborde librement et avec un seul objectif : inventer une application vivante, singulière.
Diplômé en 2004, il travaille au sein de l’Atelier de création graphique, sous la houlette de Pierre Bernard. De l’image du Centre Pompidou aux outils de communication du CNC, il explore la commande d’une institution publique, les contraintes qu’il faut traduire en lisibilité, les spécificités en signes efficaces.
Parce que la créativité est un mouvement, Julien Lelièvre fonde en 2005, avec cinq autres graphistes le Club des Chevreuils. Pourquoi ce nom ? Pourquoi pas. Ici, l’idée est de créer ensemble, vite, loin des appels d’offres et des contraintes. Le groupe prend la parole sur Internet, anime des workshops dans des écoles d’art, invente. Et décide de fermer le Club quand le temps leur manque.
Résolument attaché à l’expérience collective, Julien Lelièvre participe à la fondation, en 2012, de l’Atelier collectif : un moyen de partager un espace de création, de répondre ensemble à certaines commandes, d’élaborer des réalisations à plusieurs et, comme on cultive un jardin nécessaire, de travailler des projets personnels.
Agnès Muckensturm.